Nous ne voulons pas.

Une liste, loin d’être exhaustive, de ce que nous avons vu et entendu durant les 118 derniers jours d'un génocide documenté en son et en images.
Illustration : Ahmed Khalidi

Certains voudraient nous faire croire que c’est « trop demander » de refuser, que nous devrions « supporter » et trouver un terrain d’entente, sous peine d’être, une fois de plus, taxés de bourreaux terroristes plein de haine. Ça ne marche plus. Nous ne voulons pas. C’est un refus catégorique, sans négociation et sans compromis.

Une liste, loin d’être exhaustive, de ce que nous avons vu et entendu durant les 118 derniers jours d'un génocide documenté en son et en images:

Un grand-père porter tendrement le corps de sa petite-fille en déclarant, avec un sourire d’une tristesse indicible, « elle, c’est l’âme de mon âme ».

Une enfant qui fixe un corps, couvert par un drap et qui répète, tétanisée, « c’est ma mère, je le sais que c’est ma mère ! je la reconnais à ses cheveux ! ».

Un père qui arrive devant un hôpital avec les restes de son enfant dans un sac en plastique.
Alma, 13 ans, coincée sous les décombres, qui répond aux secouristes, « il y a mes frères, mes sœurs, mon père et ma mère avec moi. Sauvez-les d’abord et sauvez-moi en dernier. Ou alors, sortez-moi de là pour que je puisse vous aider ».

Une pétition, signée par 100 médecins Israéliens, qui demande la destruction de tous les hôpitaux de Gaza.

Des médecins, à Gaza, encerclés par la mort, qui répètent « nous n’évacuerons pas cet hôpital, nous n’avons pas choisi d’être médecins pour sauver nos propres vies ».

Tous les hôpitaux de Gaza détruits.

Une mère qui tient la main de son enfant. Juste une main. Sans corps.

Un enfant de deux ans qui se fait arrêter par l’armée Israélienne.

Des gens qui récoltent l’eau de la pluie, pour boire.

Des mères qui écrivent des noms sur les bras et les jambes de leurs fils et filles, pour qu’on puisse identifier leurs cadavres.

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Nos amis, sur les réseaux sociaux, qui essayent, par tous les moyens, de faire comprendre aux autres ce que représentent 30.000 morts. Faisant des infographes, des dessins, des comparaisons pour essayer de convaincre le reste du monde que c’est grave.

Une mère qui, sur la route d’un énième exil, porte une valise et le cadavre de son fils. « Je ne vais pas le laisser là ».

Des journalistes qui reçoivent la nouvelle de leur proches tués, femmes, frères, sœurs, enfants, petits-enfants, en direct à l’antenne.

Un père qui serre le corps de son bébé de deux mois, le balance gentiment, en lui répétant, « qui va boire le lait que j’ai enfin réussi à te trouver ? »

Des yeux écarquillés. Des yeux qui n’en reviennent pas.

Bisan, qui racontait des histoires, transformée en correspondante de guerre, qui commence ces vidéos depuis 118 jours par, « Bonjour, je suis Bisan, et je suis toujours en vie »

Des hurlements : « Ou est sa tête ? Ou est sa tête ? Ou est sa tête ? »

Un soldat israélien qui dédie le bombardement d’un quartier résidentiel à sa fille de 2 ans « pour son anniversaire », se filme, et publie lui-même la vidéo sur ses réseaux sociaux.

Un hôpital qui, n’ayant plus d’électricité, est contraint d’éteindre toutes ses machines, dont les incubateurs pour nouveau-nés.

Un médecin, obligé d’amputer la jambe de sa propre fille, sans anesthésie. Sa fille qui meurt, de douleur, sous ses mains.

Des images d’hommes déshabillés, les yeux bandés, parqués sur des terrains, au milieu des rues.

Des chiens qui mangent des restes de cadavres qui n’ont pas pu être extraits des décombres.

Des jambes et des bras qui dépassent.

Des soldats israéliens qui font des danses sur TikTok et se filment fouillant les appartements en ruines de gens qu’ils ont tués.

Les corps découverts sous les décombres d’un garçon qui encercle de son corps celui de son petit frère pour le « protéger ».

Des enfants qui tiennent une conférence de presse pour demander au monde d’arrêter de les tuer.

Un conseiller de Netenyahou qui déclare, « non nous n’avons pas tué d’enfants. Nous ne savons pas comment ces enfants sont morts ».

Un prisonnier Palestinien libéré qui, après avoir passé ONZE ans en isolement, est incapable de reconnaitre sa propre mère.

Des médecins qui tiennent une conférence de presse au milieu des cadavres de malades et blessés qui ont été bombardés DANS leur hôpital.

Nous, les barbares, ne voulons plus discuter, ni vous entendre, ni vous écouter. Vous ne nous parlez plus, en rien. Nous déciderons de ce que nous voulons faire, et advienne que pourra.

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