Mort de Nasser Abu Hamid, grand résistant palestinien

Qui était Nasser Abu Hamid, l’homme qui vient de mourir après avoir passé 34 ans dans les prisons israéliennes de l’occupation ?
2022-12-22

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Nasser Abu Hmeid

Nasser Abu Hamid est né dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, et a ensuite déménagé dans le camp de réfugiés d’Al-Amari, à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Il a commencé la lutte pour la libération du peuple palestinien à l’âge de 11 ans et a passé l’essentiel de sa vie en prison.

Abu Hmeid était un des fondateurs de la branche armée du Fatah, la Brigade des martyrs d’Al-Aqsa. Il a participé activement à la résistance nationale lors de la première et de la deuxième Intifada. C’était un combattant dont le surnom était le « lion masqué » du fait de son courage et qu’il masquait toujours son visage.

Recherché par l’armée d’Israël pour sa participation à la première Intifada, il est emprisonné une première fois en 1990 d’une peine de 9 ans mais est libéré en 1995 suite aux accords d’Oslo. Sa maison familiale a été démolie à 5 reprises entre 1991 et 2018, à titre punitif en raison de ses activités de résistance à lui et ses cinq frères. Quatre des frères d’Abu Hmeid (Nasr, Sharif, Mohammad et Islam) purgent eux aussi actuellement des peines de prison à vie dans des prisons israéliennes, dont le plus jeune, Islam, a été arrêté et condamné en 2018. Le sixième frère de la fratrie, Abdel Moneim Abu Hamid a été tué par l’armée israélienne en 1994.

En 2002, il a été reconnu coupable par un tribunal israélien et condamné à sept peines de prison à vie plus 50 ans supplémentaires.

Il aura passé 6 ans dans la clandestinité et 34 ans dans les prisons de l’occupation, victime de la politique de violence arbitraire et des mauvais traitements.

A 50 ans, il a été diagnostiqué d’un cancer du poumon en août 2021.

Dans un état de fin de vie, sa famille et des organisations des droits de l’homme palestiniennes avaient demandé sa libération pour mourir entre les siens, demande refusée par les autorités israéliennes. Il décède mardi 20 décembre au matin à l’hôpital Assaf Harofeh. La négligence médicale qui sévit à l’égard des détenus palestiniens est considérée comme une mise à mort précédée d’une lente torture.

S’adressant aux journalistes mardi matin, sa mère, Latefa Abu Hamid également connue sous le nom d’Umm Nasser (« mère de Nasser ») a déclaré : « Il a consacré des années de sa vie à la lutte, et pour Jérusalem. Il a dit qu’il voulait être avec les martyrs, et être avec Abdel Moneim », a-t-elle dit, faisant référence au cinquième frère tué par l’israéliennes.

« Même dans son martyre, il était fort », a-t-elle ajouté. « C’est son destin, et le destin du peuple palestinien. Tant qu’il y aura un ennemi et un occupant, il y aura des prisonniers et des martyrs. »

Le groupe de défense des droits des prisonniers Addameer a déclaré que le mauvais environnement dans les prisons israéliennes, associé à la négligence des responsables de la prison en matière de santé et d’hygiène personnelle des prisonniers, a contribué à une augmentation du nombre de maladies au fil des ans.

« Il y a une politique de négligence médicale et la persistance des forces de l’administration pénitentiaire à nier leur responsabilité dans la fourniture de soins de santé appropriés, et de contrôles médicaux réguliers pour les prisonniers et les détenus », a déclaré Addameer dans un rapport de 2016.

Le PPS (« Nadi al Asir al felastini »), lui, indique qu’environ 600 combattants palestiniens pour la liberté sont détenus derrière les barreaux des prisons israéliennes, dont 24 souffrent de cancers et de tumeurs à des degrés divers.

#FreeThemAll

Publié par l’Agence Média Palestine, le 22 décembre 2022: https://bit.ly/3BVT9k0


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